mardi 31 mai 2011

31 mai aux environs d'Albi

Il pleut, une pluie fine et régulière, mais cela n'arrête pas les intrépides voyageurs que nous sommes.

Dans la région d'Albi, notre liste comporte :
Gaillac
Najac
Rabastens
Trebas
Cagnac-les-mines

En cherchant à localiser Rabastens, nous avons trouvé aussi Saint-Sulpice. En avant !

Dans la campagne, parfois il pleut, parfois il ne pleut pas. Le gris et les nuages bas créent des paysages d'une très jolie douceur. Le Photographe grogne parce que quand c'est joli, il n'y a pas d'endroit où arrêter, et quand il y a un endroit où arrêter, ce n'est pas joli. La vie du Photographe est une longue suite de douloureuses tribulations.

Arrivée à Rabastens. Une église du même style que la cathédrale Sainte-Cécile retient l'attention du Photographe un bon moment. Vient ensuite un malentendu : j'ai proposé qu'on aille à l'Office du tourisme de Rabastens et fixé un point de rendez-vous. Le Photographe a oublié et m'a attendu là où il était. Il a eu le temps de jaser avec le propriétaire du bistrot voisin.

Il fait maintenant plus froid et il pleut. Tant pis pour la poursuite de la visite de Rabastens.

Sandwichs et eau pétillante achetés chez Casino. Banc de parc tranquille. Il a plu et il pleuvra mais il ne pleut pas. Mais il ne fait pas non plus très chaud.

Nous nous arrêtons ensuite à Saint-Sulpice, pour visiter le souterrain médiéval sous le Castéla. La guide est charmante et super bien informée. Brièvement, des années 800 jusqu'à l'apparition des seigneurs, les campagnes étaient fréquemment attaquées et pillées par les routiers. Pour se protéger, les paysans ont creusé des souterrains de refuge où ils fuyaient et se terraient. Le souterrain, creusé à un endroit déterminé par les sourciers, servait de lieu de vie le temps qu'il fallait. Celui de Saint-Sulpice est l'un des deux souterrains de France ouverts à la visite. On sait qu'il y en a des milliers, dont certains sont oubliés, d'autres partiellement effondrés, d'autres enfin s'ouvrant sur des terrains privés. Roger a pris des photos, grâce à son trépied. Moi, je n'ai pas pu,







Cette visite m'a laissée songeuse. Imaginez une vie où trois ou quatre fois par semaine il faut fuir à toutes jambes. Qu'est-ce qu'elle fait, la femme qui était en train de donner le sein ? Celle qui accouchait ?L'homme qui aidait une jument à mettre bas ? Si vous regardez le plan, vous verrez qu'il y avait des salles à vivre, des endroits où placer des réserves, une chapelle, bien sûr. Les sourciers avaient aidé à trouver le lieu, si bien qu'il y avait des bassins. C'était une vie, ça ?

On monte rapidement faire le tour des ruines du château proprement dit. Je frissonne devant l'arrogance de ces meurtrières en forme de croix. J'en ai vu dans une autre forteresse, la semaine dernière. Les êtres humains aiment bien tuer en croyant que c'est leur dieu qui le leur ordonne.







En bas, un pigeonnier. On retrouve beaucoup de pigeonniers, aux formes et structures variées. Un pigeonnier générait de riches revenus grâce à la vente des fientes qui servaient d'engrais.






Retour. Christine a une mini-ferme avec des… euh, des volailles, et des chèvres.










Le fromage de chèvre qu'elle nous a servi venait de ses chèvres.

Fatigués. Roger commence à être excédé. Dans la région où nous sommes présentement, beaucoup plus de gens roulent en sauvages. Ils suivent de très près, dépassent grossièrement, bref, c'est moins drôle.

Un saut à l'Intermarché pour acheter deux salades et deux crèmes brûlées. Nous mangeons tranquillement.

Le ciel s'est dégagé, le Photographe entend à nouveau l'appel du dieu Lentille. Et c'est reparti pour Albi.

Ouf, ce fut du sport. Mais nous avons réussi à garer la voiture non loin du point de chute désiré.

Quand on dit que la basilique était une forteresse, on ne plaisante pas. Voyez-vous cette position ?




Départ pour Montréal demain. Non, ne sursautez pas, c'est pas déjà fini. Mais nous logerons à Montréal, en Aude, non loin de Carcassonne, notre prochain point central.

lundi 30 mai 2011

30 mai Albi

Albi

Roger sait conceptuellement où il veut aller mais pas géographiquement. Et dire au Garmin : amène-nous dans Albi, les vieilles rues que j'ai vues sur Panoramio, ça marche pas ben ben. Bon, à l'aide de Safari et de Plans, on y arrive.

La vieille ville d'Albi, ce qu'ils appellent la cité épiscopale, c'est spectaculaire. La cathédrale Sainte-Cecile est la plus grande cathédrale de brique au monde. (BlogPress a décidé de ne pas respecter le format de mes photos format paysage et je me demande bien comment faire pour les changer - je laisse comme ça pour le moment.)

















Attention, il y a aussi du vieux qui est plutôt laid et pauvre.





Ce pont est non seulement encore en usage, c'est un pont de la SNCF. Il y en a un autre, le Pont-Vieux, où l'on peut passer. Les deux sont parallèles, assez voisins, et enjambent le Tarn.





Albi est une ville où il n'est pas très agréable de circuler. Le dessin des rues est complexe, la place Sainte-Cécile, une excellente initiative piétonnière est difficile à comprendre pur les nouveaux venus.






Le Jardin remarquable, près du palais de la Berbie. Remarquable, à mon avis, c'est un peu fort. C'est un joli jardin à la française, sans plus.






Près du jardin remarquable, les berges du Tarn, dont les eaux, même en ville sont très claires.







Ça demande du travail, la préservation de tous ces lieux.








Albi, terminé, direction Ambialet. Nous montons au prieuré d'où nous avons ce point de vue sur le Tarn qui, à Ambialet dessine un genre d'omega. Ce que l'on voit, ce sont les pieds de l'omega. En son centre, l'omega est une très haute arête rocheuse. Il n'y a pas moyen de faire le tour complet mais le tour partiel permet de bien beaux points de vue.








Nous mangeons à Villefranche d'Albigeois. Un petit hôtel quasi désert. Je prends la salade d'eau douce et je mange, je crois pour la première fois, des écrevisses. Roger mange un boeuf en daube, que je trouve un peu ordinaire mais qu'il semble trouver pas mal.

En après-midi, nous nous promenons dans le pays albigeois, sans but précis. Le soleil apparaît, disparaît, répétez. Le Photographe cède la place au Chauffeur. Question nature, c'est très beau, mais c'est une région plutôt pauvre. Les villages que nous rencontrons ne sont pas très beaux.

Nous mangeons un croissant sur un banc de parc à Graulhet, une ville que vous n'avez certainement pas besoin de mettre sur votre liste des dix endroits à voir sans faute avant de mourir.

Nous repartons pour une promenade vespérale. Je suggère de tenter une expérience. L'algorithme d'itinéraire du GPS a des réglages, à mon avis, peu intelligents. Qu'il soit réglé à TEMPS LE PLUS COURT ou DISTANCE LA PLUS COURTE, il nous fait souvent prendre des chemins de « raccourcis » qui finissent par être plus longs parce que ce sont des chemins de chèvre où l'on roule plus lentement - tout ça pour gagner cent mètres ou vingt secondes. Depuis notre arrivée, j'ai souvent observé les trajets dessinés par Plans sur l'iPad, et son algorithme d'itinéraire est plus intelligent. Roger a le goût d'aller à Marssac, je propose qu'on suive de plus près le trajet proposé par l'iPad. Mal m'en prend : l'iPad est forcément dépendant du 3G et, autant dans les étroites cuvettes resserrées que dans les hauteurs, il arrive qu'on le perde. Et on se perd. Enfin, on ne se perd pas parce que le GPS, lui, se retrouve toujours, mais on passe par des petites routes communales ou vicinales pas piquées des vers.

Demain sera la première journée de la deuxième moitié du voyage.

Météo : ensoleillé avec passages nuageux, 25°

samedi 28 mai 2011

29 mai vers Albi

Bagages, tout bien ramasser. Il manque un adaptateur. Non, le voilà.

Nous quittons la propriété des Macaine, dont je n'ai pas parlé. Ils ont acheté une petite maison moderne, à peine vingt ans d'âge, sur le lieu-dit la Croix Mathieu, à un kilomètre de Martel. Ce lieu-dit est lui-même très vieux et faisait partie d'un des chemins vers Saint-Jacques-de-Compostelle.

C'est une très jolie maison et nous avons eu la chance de l'avoir pour nous tout seuls parce que Liliane et Jacky Macaine n'ont pas eu d'autres invités pendant notre séjour. Leur haute saison est principalement pendant les mois de juillet et d'août. Ils sont très accueillants et ils ont beaucoup de bagout, ce qui fait que le petit déjeuner se transforme en longue conversation bien agréable. Jacky est bon conteur et Liliane connaît vraiment bien cevcoin de pays où elle est néeJe mentionne, le deuxième jour, que je suis quelqu'un qui mange beaucoup de fruits, Liliane m'offre une banane. Le lendemain matin, il y a un petit plateau de fruits sur la table.








De chez eux, on a une vue superbe sur la vallée.

Il fait, comme hier, très beau, ciel très clair, on annonce 30°. Nous décidons de faire route tranquillement vers Albi, en arrêtant ici et là. En effet, nos prochains hôtes nous ont demandé de ne pas arriver tôt car elle dîne avec sa maman pour la Fête des mères qui est aujourd'hui, en France. Nous passerons donc par Gaillac et Saint-Antonin-Noble-Val, deux endroits sur la liste de Roger.

En chemin, indications, château de Montricoux. OK, très bien, go.

Ouais.

Tout le monde et sa maman est en excursion parce que, hein, il fait (bis), comme hier, très beau, ciel très clair, on annonce 30°. Dans toutes les entrées du village de Bruniquel, à perte de vue des voitures garées des deux côtés.

Hum.

Ce que moi, j'ai vu.










Roger s'entête (est-il nécessaire de l'écrire ?) Il veut sa photo du château sur son rocher. Nous garons la voiture le long de la route, là où il n'u a pas d'entrée et il part à pied. Le dieu Lentille est très exigeant.

Mais hein, il fait, comme hier, très beau, ciel très clair, on annonce 30°.

Il a eu son château.

De retour sur la route. Ça sinue et ça surplombe au point qu'on a posé une clôture de protection, plutôt basse. Alors attention, hein, une clôture, c'est tout dire.

Même pas annoncée, une ruine qui rend le Photographe très heureux. Encore plus heureux parce qu'elle n'attire personne.

De plus près, un cimetière où le gros monument avoisine l'humble croix de bois et ses petits bouquets. Reconnaissons que les gros monuments sont des monuments familiaux, avec plus d'un souvenir.







Larroque, à flanc de falaise. À droite, ce n'est pas une ruine, c'est un clocher. Qui vient de sonner la demie de façon très sonore.










Nous entrons dans un petit bar, le Bistrot du pays, qui annonce Plat du jour 7,5 €.

À l'arrivée, le patron, qui fait le service, nous accueille et nous demande si nous avons réservé (c'est lã que nous aurions dû avoir comme un petit doute quant au plat du jour à 7,5 € mais bon). Comme nous répondons non, il pince les lèvres un moment, puis nous demande de le suivre. Quatre personnes qui avaient réservé ne s'étaient pas encore présentées, nous obtenons leur table. Un peu plus tard, nous l'entendons refuser un groupe de six, désolé, c'est complet. Un peu plus tard, un couple obtient la table à côté de la nôtre.

Je m'installe, je sors mon iPad. Le patron arrive.

— Et qu'est-ce que c'est que cette merveilleuse machine ?
— C'est un iPad.
— Et qu'est-ce que c'est, un iPad ?
— Ben… c'est ça.
— Et qu'est-ce que ça fait ?
— Euh… est-ce que vous connaissez le iPhone ?
— Non.
— Est-ce que vous connaissez le iPhone ?
— non. Et vous, madame, est-ce que vous connaissez le brame du cerf ?
(Il est lancé, c'est parti, il va se payer ma tête, je le sens) il s'en va chercher un gros arrosoir et hurle très fort dans le bec. Ça produit un son retentissant, nous, on dirait qu'il « câlle » l'orignal. On rit, on l'applaudit. Truculent, le monsieur.

Notre intention était de boire beaucoup et de manger peu, peut-être même partager ce plat du jour. Malheureusement, le restaurant a un menu unique pour la Fête des mères, et c'est un menu de fête $$$$. Je reconnais que c'est très bon :

Entrée de pâté
Endives au roquefort, accompagnėes de champignons et de croutons aux lardons (les portions sont copieuses et on pourrait s'arrêter là, vraiment)
Civet de cerf (j'avais jamais goûté au cerf, en civet, c'est bon - non, ça ne goûte pas le poulet)
Plateau de fromages (on le refuse, on doit faire table d'hôte chez nos nouveaux hôtes ce soir)
Gâteau aux poires, trempé d'un alcool de poire. Je mange le tiers de mon morceau.

Finalement, avec en plus une bière pression et un Perrier, nous nous en tirons avec une addition de 50 €. Trop pour ce qu'on se proposait mais tout à fait honnête pour la qualité.

Quelques kilomètres plus loin en longueur et cent cinquante mètres plus haut, Puycelsi, un petit village dans la montagne. Un coup d'œil spectaculaire, vu de la route. Un peu plus banal quand on y est. J'ai cherché sur Internet, je n'ai pas trouvé ce point de vue.

Nous logeons ce soir au Paradis vert, chez Christine Martinez, à Laboutrié. C'est près de Graulhet, à une trentaine de kilomètres d'Albi, et c'est un petit village pas très cossu, où hier après-midi (dimanche), il était impossible de trouver un quelconque endroit où acheter de l'eau. La station Total elle-même était fermėe. Une jeune femme nous voit regarder, désemparés, la boutique Total, et nous apporte gentiment, de chez elle, une bouteille d'eau avec deux verres de plastique.

La maison de Christine est de date récente et surprenaient fraîche même si, comme elle dit, elle n'a pas la clim'. Fenêtres double vitrage, volets électriques. On ne laisse pas entrer la chaleur. Il fait bien les 30° annoncés. Nous nous reposons en attendant le souper. Pâté, daube, semoule gratinée, fromage de chèvre frais sur biscotte avec sirop (je pensais que c'était le dessert' j'ai bien fait rire Christine) et mousse de framboise avec crème anglaise. Demain, je le jure, je ne mange pas.

Météo : il a fait beau, comme hier, très beau, ciel très clair, on a atteint les 30°.

28 mai Collonges-la-Rouge

En sortant du petit chemin venant de la maison où nous sommes, le GPS, réglé pour le trajet le plus rapide, nous envoie sur des chemins de chèvre littéralement épouvantables. À droite, souvent, c'est à peine s'il y a vingt centimètres d'herbe avant un à-pic de plusieurs dizaines de mètres et parfois plus. Je ne conduis pas et j'ai peur. Le soleil nous aveugle stroboscopiquement à travers les branches et ça n'aide vraiment pas. Finalement, nous arrivons à une route un peu plus rassurante.

S'il s'en était fallu de la vie de quelqu'un que j'aime que je conduise, j'aurais roulé à vingt kilomètres à l'heure. Et si j'avais eu à croiser une autre voiture, je me serais tout simplement arrêtée. Tu veux passer ? Passe. Tu veux que je me pousse ? Montre-moi comment, dirige-moi.

À Collonges-la-Rouge, même les arbres sont rouges.



Non, c'est pas vrai. Ils sont d'un beau vert riche et la plupart des arbustes à fleurs sont en fin d'épanouissement, avec des branches encore fières et d'autres qui baissent la tête. Mais pour être rouge, Collonges-la-Rouge, elle est vraiment rouge.






Elle dormait encore quand nous sommes arrivés. Des cars commençaient à l'éveiller, nous sommes partis vers un petit village voisin, Curemonte. Curemonte s'annonce comme l'un des plus beaux villages de France. En ce samedi matin, il est aussi l'un des plus déserts, ce qui ravit le Touriste-qui-n'aime-pas-les-touristes. De la place de l'église de Curemonte, on a cette vue.






C'est vraiment un très très joli village. C'est si joli que j'en ai oublié de prendre des photo ! Je mets une photo prise par Roger.



Roger a d'ailleurs lui-même été filmé par un vidéaste qui tournait un petit film pour une association de Curemonte. Après avoir terminé son entrevue, le vidéaste a dit : vous allez crever l'écran. Et Roger, bien sür, a dit avec son bon sourire chaleureux, je sais.

Sur le point de repartir du village en direction d'une église du Xe siècle, à quelques kilomètres de là, moi, je commence à être un peu malheureuse. Et le bar est fermé. Un vieux monsieur sort de chez lui, je lui demande si le bar est la seule table du village. Il nous indique fort gentiment où aller. Nous aboutissons ici, au café Plaisance. Alors : menu à 12 €, la serveuse nous le décrit, en s'excusant, le samedi, alors, vous voyez, c'est plus simple, le samedi…

Soupe
Charcuterie
Steak frites
Plateau de fromages
Dessert
Vin (un quart de litre par personne)
Café

On vous sert en assiette commune, la portion pour deux. Une terrine de soupe, etc. La soupe était un potage aux légumes, à forte présence de pois jaunes, très bonne. La charcuterie était un bon pâté de campagne, portion vraiment généreuse, avec les petits cornichons. Le steak frites était comme on l'attend, frites sèches et viande tendre et juteuse. Voici le plateau de fromages :






Clafoutis aux cerises, crëme brûlée ou boules de glace. Glace au café pour moi. L'Impatient est retourné à Curemonte un moment.

Nous étions dehors, en bordure de la route, où il a bien dû passer une dizaine de voitures en plus d'une heure. Ça semble un endroit connu des motocyclistes, il en est arrivé un groupe tantôt, mais plutôt calme pour un groupe.

Oui, je vous le conseille, c'est très bon et pas cher et le service est d'une remarquable gentillesse. Évidemment, si vous comptez combien ça vous coûtera pour vous rendre, c'est moins rentable.

On repart pour Sarlat, mais Roger a un coup de fatigue. On rentre à la Croix Mathieu. Je lui propose d'arrêter dans Martel, la ville à environ un kilomètre avant, pour acheter du Coke. OUI ! J'ai repéré une épicerie Casino. Fermée de 12:30 à 15:30 du mardi au samedi. N'ouvrant pas en après-midi les jours fériés. J'espère qu'on n'est pas un jour férié. Non, voici quelqu'un qui arrive. Mais elle n'ouvre pas tout de suite et me fait encore moins entrer avec elle. Ça y est, deux Coke, un Perrier, direction chambre. Il s'endort comme un bienheureux.

27 mai Padirac

Dîner, léger pour moi. Un kir vin blanc pêche et j'essaie le fromage de chèvre local, que l'on m'a recommandé. Costaud un peu à mon goût. Avec trois feuilles de laitue et quelques noix. Roger déguste une brochette de magrets de canard et figues, j'ai toutes les misères du monde à obtenir une bouchée. C'est vrai que c'est bon. Puisqu'il a été gentil, il a droit à mes boules. De crème glacée, bande de mauvais esprits que vous êtes.

Comme le soleil nous boude, pour ne pas dire nous nargue, nous quittons Rocamadour. Que faire ? Nous sommes allés au gouffre de Padirac. Ce n'est pas beau, dans le sens de beau, mais c'est très impressionnant.


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Sortis de Padirac, il reste encore quelques heures. Direction château de Castelnau. À Castelnau, on a déjà un avant-goût de Collonge-la-Rouge.

Pas facile de trouver un point de vue mais voilà






Il y a un village piétonnier, rouge. Vieux ? Oui, et charmant.






Et quel point de vue ils ont !




Mis en ligne depuis mon iPadu

vendredi 27 mai 2011

27 mai Rocamadour !

Vous vous souvenez de l'arrivée à Percé par la Baie des Chaleurs ? Un petit chemin assez joli qui longe la mer, un virage après tant d'autres et paf ! Le rocher Percé qui vous saute au yeux et au cœur ? C'est pareil à Rocamadour. Nous sommes sur une petite route étroite et sinueuse, nous entrons dans un très ėtroit tunnel taillé dans le roc, d'autant plus sombre que nous avions le soleil dans les yeux avant d'y entrer. Et ça sinueuse dans le tunnel. Assez apeurant pour moi, merci, mais je crois que Roger s'amuse. Mais au sortir de ce tunnel, ah, mes aïeux : Rocamadour, l'incroyable. Des gens ont construit ça, avec les moyens d'alors. Je n'en reviens jamais de l'ingéniosité humaine.

J'ai pris et repris différentes versions de cette photo, pour essayer que ça « rende », pour mieux montrer. Je n'y arriverai pas vraiment et vous pouvez trouver deux milliards de photos infiniment meilleures que la mienne. Peu importe. Ce coup au coeur au sortir du tunnel, je ne suis pas près de l'oublier.













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Il y a un côté sanctuaire et piété à Rocamadour qui ne me parle absolument pas, contrairement à la ferveur qui, pour moi, émanait de Chartres et me parlait. Le chemin de croix, j'en admire la structure à flanc de falaise, mais je trouve les stations elles-mêmes laides et sans intérêt.

jeudi 26 mai 2011

26 mai Vers rocamadour - Martel, Gluges

Martel est une ville qui comprend une petite ville médiévale du XIIe siècle préservée. Les immeubles sont habités, plein de boutiques et de restaurants y sont installés. C'est touristique mais c'est très intéressant.




















Ce n'est pas parce qu'on vit dans une ancienne cité médiévale qu'on n'est pas à la pointe :








Je tombe sur cette affiche. Vous allez adorer.






Cet après-midi, nous sommes allés à Gluges, un tout petit village tout près de Martel. Gluges est un endroit indescriptible. Une falaise, très haute, surplombe quelques rues extrêmement étroites, à circulation automobile réservée aux riverains. On y trouve des maisons en ruine, et des habitations pas jeunes mais pourvues d'installations tout à fait contemporaines.















Le tout au pied de cette haute falaise, littéralement au pied.



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Des travaux sont en cours pour réhabiliter cette église, adossée à la falaise. Notre hôte à La Croix Mathieu, Jacky Macaine, avait signalé que beaucoup de gens filent à Rocamadour sans un regard pour Gluges. Roger, lui, observe que les gens de Gluges doivent être bien malheureux l'ėté.

En soirée, nous sommes retournés à Martel, où un clocher mystérieux invitait Roger à ses dévotions. Nous l'avons trouvé lors d'un demi-tour occasionné par une erreur de conduite. Celui-là n'échappera pas à la Lentille. Il est 20:30, tout est fermé, dommage, j'aurais bien aimé une glace.

mercredi 25 mai 2011

25 mai À La Rochelle

Ce sera un billet court et pour ce soir sans photo. J'aurais fait une mauvaise manipulation et j'aurais probablement supprimé mon brouillon, hier, au lieu de l'enregistrer. J'ai quelques doutes mais quoi qu'il en soit, le texte est disparu. Je rédige de mémoire. Les photos sont dans un dossier caché loin et le dodo m'appelle.

Nous avons passé une fort agréable journée à La Rochelle. Après le déjeuner – avec un pain doré différent, croustillant, et du pain et des confitures maison – nous sommes partis vers le Vieux-Port. Roger tenait à photographier à nouveau certains points de La Rochelle qui l'avaient captivé à notre premier voyage.

Pour ma part, je me suis promenée le long des quais. Il faisait vraiment beau et chaud.

Nous avons mangé des moules et des frites dans un bar qui s'appelle le 28. Parce que c'est un bar à vin et un bar à huitres. C'est pas moi, hein, c'est eux.

Vers la fin du repas, une passante s'étale de tout son long à deux pas de nous. Elle a manqué une petite marche sur les pavés. Des dîneurs, dont Roger, se précipitent pour l'aider à se relever, à ramasser ses affaires, quelqu'un ramasse proprement son cornet tombé, le jette. Elle a un genou sérieusement éraflé et s'est tordu la cheville. La serveuse du restaurant d'en face sort rapidement avec de la glace dans un linge, puis un onguent, ce qui m'incline à croire que cette marche n'en est pas à sa première victime. La passante est sous le choc, elle tremble un peu. Nous la consolons, Roger l'ausculte, je lui apporte de l'eau, Roger lui offre un taxi. Au bout d'un moment, elle se prépare à partir, elle remercie tout le monde, mais elle retient difficilement ses larmes. Je la compremds tellement, des choses semblables me sont arrivées si souvent. Comme tout le monde, j'imagine. Tu passes un moment agréable, la vie est belle et tout à coup pouf ! une maladresse, une malchance, un joli moment gâché, ça fait mal, ça gêne, ça humilie… et tunes perdu ton cornet.

Nous rentrons assez tôt, il fait chaud. Ce soir, nous faisons table d'hôte.

Comme beaucoup de personnes faisant chambres d'hôtes, madame Gaspar cuisine elle-même beaucoup de ce qu'elle offre. Le prix de la pension était un peu moins élevé qu'en d'autres endroits où nous sommes passés ou passerons mais, mis à part des points d'apparence moins recherchés (pas de meubles anciens, par exemple), je peux vous dire qu'on n'avait pas à se plaindre. Pour souper, nous avons eu droit à un généreux apéro (du pineault, évidemment, nous sommes en pleine Charente, mais au melon, wow !), une entrée de légumes variés, une escalope de poulet en sauce crème aromatisée au cumin avec des beignets de courgette accompagnés d'un choix de vin et des fraises du jardin à la crème. Non, vraiment, on n'était pas à plaindre.

mardi 24 mai 2011

24 mai pas la meilleure journée

1) la route rose indiquée par le GPS a tout à coup disparu, sans avertissement de Félix (celui qui parle) et sans laisser de trace sur aucune carte. La route sur la carte et retrouvée une minute après par le GPS était une bonne route mais le Mystère de la Route perdue demeure entier et nous agace un bon moment. C'est pas la joie dans les chaumières.

2) au sortir de l'autoroute, sans avertissement, à droite de la petite route, un champ de tulipes. Très très joli. Un conducteur qui vient en sens inverse trouve ça joli lui aussi, et nous rate de peu. Et j'ai perdu ma photo tantôt.

3) l'adresse de la chambre d'hôte de ce soir est dans un champ. Nous tournons un peu, nous entrons dans une entrée d'où sort quelqu'un à qui nous faisons signe et qui ne s'arrête pas. Et le temps de faire demi-tour sans écraser le chien… LA GRILLE QUI FERME L'ENTRÉE S'EST REFERMÉE. Et aucun capteur ne la fait ouvrir.

4) nous appelons les gens qui nous reçoivent ce soir. La ligne est mauvaise et la communication est coupée. On recommence, la ligne aussi. Madame nous appelle, nous lui expliquons où nous sommes. Quelques minutes passent, elle nous rappelle. La communication est coupée. Nous nous demandons si nous avons déjà épuisé nos minutes. Frénétiquement, j'essaie d'envoyer un courriel.

5) sur la boîte à lettres de l'endroit où nous sommes, je découvre que nous n'avons pas donné la bonne adresse aux gens qui nous cherchent

6) J'essaie par précaution de recharger le téléphone, ça se fait par téléphone -- mais nous entendons très mal les instructions -- ou en ligne -- mais le site exige un numéro de facture pour m'identifier… et de toute façon, j'y pense tout à coup, le site n'acceptera pas ma carte bancaire

7) l'accès wifi promis existe mais il est trrrrès faible et lent et le signal 3G est intermittent

8) tout ça se tasse un peu, je pars avec les bagages, une heure plus tard, Roger est relâché ; nous avons faim, Madame explique à Roger où trouver un resto ; nous partons et nous nous perdons parce que Roger, trop fatigué, a oublié les instructions

9) je cherche un restaurant avec l'appli Yelp ; j'en trouve un ; l'adresse donnée par Yelp n'est pas bonne

10) j'ai pris ma pile de secours avant de partir souper et elle m'a donné à peine deux heures d'alimentation supplémentaire ce qui me semble bien peu

Maintenant, les quelques bonnes choses

1) La route de Plozévet à La Rochelle se faisait à plus de 60 % par autoroute et facilement

2) nous avons rencontré deux églises, aujourd'hui, une que Roger a photographiée tout de suite et une a laquelle nous retournerons demain

3) le champ de tulipes était très beau. Roger me prêtera peut-être une photo plus tard

4) le restaurant, que nous avons fini par trouver, était un endroit charmant et trois fois, des canards ont passé sous notre table ; deux fois, je ne suis pas allée assez vite pour prendre la photo et la troisième fois, l'iPad avait mouru

5) avec l'apéro, le restaurant offrait une assiette spéciale : des beignets d'oignons (oui, oui, des rondelles), des beignets de calmars, et environ quatre douzaines de tout petits éperlans poêlés - c'était absolument délicieux. Je n'ai mangé que ça avec un peu des fromages de Roger, dont voici l'assiette de côtelettes d'agneau à la crème d'ail ; en arrière, des mouettes, c'est-à-dire des haricots blancs cuit longtemps avec des légumes, à texture presque de purée






6) la serveuse était très gentille et rieuse et a jasé avec nous de ses conditions de vie, en bref, elle travaille fort pour bien peu de choses

7) nous avons réussi à rentrer sans nous tromper

Météo : ensoleillé avec passages nuageux (assez nombreux, quand même)

lundi 23 mai 2011

23 mai Au pays bigouden avec Yann B.

Yann B. nous promène dans son coin de pays, ruines et chapelles. Roger a probablement vu en sept jours plus de chapelles et d'églises qu'en sept ans. Pour ma part, j'ai profité de l'arrêt ici pour me prémunir contre la stérilité. C'est une pierre phallique datant de l'âge de fer.





Nous faisons le sentier dit des trois chapelles. La pierre phallique était à côté de la chapelle de Saint-Vio. Nous voici à la chapelle de Saint-Évy, que j'ai photographiée parce qu'elle est à côté d'une roselière. Wiki explique : une roselière ou phragmitaie est une zone en bordure de lacs, d'étangs, de marais ou de bras morts de rivière où poussent principalement des roseaux. Je n'ai pas vu l'eau, seulement les roseaux.






Nous avons rendez-vous avec Richard, que Françoise connaît, pour assister au retour des pêcheurs au Guilvinec et à la criée. Nous ne nous connaissons pas. Il faut se trouver. Il nous a fallu une bonne douzaine d'appels téléphoniques (c'est bien, quand même, ces portables) et près d'une vingtaine de minutes. Finalement, ça y est. C'est le genre de lieu et de rencontre où l'implant m'aide bien peu.

Ça arrive, ça arrive. Pas de temps à perdre, les premiers arrivés font les meilleures ventes. Sur les quais, on s'affaire pour les recevoir, transférer les prises. Les bacs sont lancés, les bacs remplis sont empilés, ça y va par là. Il y a beaucoup de photographes et personne ne s'arrête pour eux.





Cette fois, j'ai la chance de tomber sur des gens qui travaillent plus lentement. Même moi, je peux prendre quelques photos.












Finalement, nous avons peu le temps d'échanger avec Richard, un photographe qui fait de l'argentique. Lui-même a des choses à faire et des gens à voir, il n'est pas venu à la criée pour s'amuser, et Yann doit rentrer faire le souper car il a d'autres invités.

Délicieuses langoustines en entrée, avec du tacaud aussi acheté à Guilvinec. Et j'ai encore commis le péché de mayonnaise. Crêpes flambées aux fruits, très fines, pour dessert. Et du rosé. On n'est pas à plaindre.

Les deux autres invités travaillent en santé, lui est dentiste, elle, généraliste. C'est intéressant de parler des systèmes de santé. Les restrictions budgétaires sont impopulaires. À ce compte-là, au moment de l'élimination du déficit, les Québécois étaient plus résignés, il me semble.

Météo, quelques passages nuageux, pas super chaud. Je porte souvent ma veste de polar.

Fatiguée. Dodo. Demain, départ pour La Rochelle. Le GPS dit quatre heures et demie de route.