4 juin vers Gignac la Nerthe

Nous quittons l'Aude pour aller chez Aude. Ah ah. Bon.

Nous quittons Montréal sous la flotte. Mais vraiment, la flotte. Une soixantaine de kilomètres plus loin, le ciel s'éclaircit. Enfin, ça reste gris et couvert, mais ce n'est plus la flotte.

Aujourd'hui, c'est entre trois et quatre heures de route au programme. Un peu plus de trois heures au compte du GPS,qun peu moins de quatre selon l'iPad. Étrange. On verra bien.

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Le GPS voulait nous envoyer sur de petites routes où l'on passe lentement à un de large et où l'abime nous attend à côté. Comme la limite de vitesse de telles routes reste de 90 kilomètres à l'heure, l'algorithme du Garmin, qui a été, je crois, conçu par un ermite n'étant jamais sorti de sa cellule, considère que cette route est plus rapide. Ou plus courte. Entéka.

Note au passage : je dirais que nous sommes satisfaits à 70 % du Garmin. Depuis le début du voyage, il y a bien peu d'endroits où sa description n'était pas conforme à la réalité, du type un giratoire de date récente non connu. Mais il pourrait être plus rapide pour se retrouver quand on fait demi-tour et parfois il perd ses indications de temps et de vitesse, tout en continuant néanmoins à donner des instructions routières exactes. Mais surtout, Garmin devrait considérer ajouter des réglages supplémentaires, soit itinéraire facile, maximiser autoroute et minimiser autoroute. L'algorithme de recherche de Plans, sur l'iPad, trace en général des itinéraires faciles, sans boucle inutile, donc c'est faisable.

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Heureusement que nous roulions sur des autoroutes parce qu'il a fait vraiment mauvais. Périodes de pluie diluvienne, éclairs, tonnerre, nous avons eu droit à toute la panoplie des effets spéciaux. C'est quand même la première fois que nous avons plus qu'un peu de pluie.

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Et voilà, la Méditerranée vient d'apparaître à notre droite. Elle n'est pas du bleu qu'on lui voit sur les cartes postales ou les casse-tête parce qu'il ne fait pas le temps qu'il fait sur les cartes postales ou les casse-tête. Il fait gris et la Méditerranée est d'un bleu gris acier. N'empêche, c'est elle.

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Nous arrivons chez Aude, qui a laissé la clef sous le paillasson. On dépose les valises, on mange une bouchée, et on repart. Roger voulait voir le port, nous n'y sommes pas arrivés, ce sera pour demain. Et il voulait voir une chapelle (il est devenu d'une piété renversante) et il l'a vue.

On voulait aller là. Le chemin indiqué par l'iPad aboutit à une barricade. C'est un lieu protégé, aucune circulation automobile.







On marche environ un kilomètre, les 500 derniers mètres sur une route rocailleuse, en pente abrupte. On arrive. Roger photographie sa chapelle. Moi, je regarde. Et de là, voici ce qu'on voit :

Je passe le petit bosquet, je reprends mon film :

Ça grouillait de limaces, j'ai pas aimé. Quand tu dois faire attention où tu mets ta main sur la rampe parce qu'il y a des limaces grimpées sur la rampe… beurk… En revenant à la voiture, nous entendons gronder le tonnerre, on presse le pas. On rentre. On attend Aude. On a faim-in.

Soirée vraiment intéressante avec Aude. Oui, elle partage l'opinion de Roger sur les chauffeurs (il se passe pas de jour où je ne me dis pas au moins trois fois non, mais c'qu'il est con !) Elle termine ses études en éducation spécialisée, a ses trois derniers oraux cette semaine. Elle nous parle de son travail, avec des enfants placés en institution, pour leur propre protection. Nous parlons aussi des conditions économiques en France. Aude note que la France ne pourra pas maintenir longtemps son régime d'assurance chômage, avec ses deux ans de soutien. Et nous devons discuter demain quoi faire à Marseille, elle nous conseille le train, je seconde. On verra.